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Page:Rachilde - Dans le puits, 1918.djvu/151

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vrait s’inspirer d’une politesse des mœurs. Les femmes n’ont plus la pudeur d’arrêter certains gestes, elles ont perdu le jugement du dernier ressort et ce sont elles, je crois, qui ont rendu l’homme si lourd d’incompréhension. Les mères, surtout, ne savent plus que l’enfant n’est pas au monde uniquement pour frapper. Autrefois on lui apprenait à faire la guerre, mais il savait qu’il ne devait pas casser la vaisselle !

Dans la rue, dans le monde, au salon, au café, vous rencontrez des créatures qui ne sont pas gracieuses (j’entends : distribuant la grâce). Et pourtant, combien seraient très laides si elles n’avaient emprunté toute la beauté animale à toute la vie inférieure, afin de rehausser leurs petites misères physiques ! Est-ce que bientôt elles boiront du sang, le sang du faible, pour se donner du ton, le bon ton ?

En faut-il de ces aigrettes, de ces plumes, de ces poils, de ces peaux, pour fabriquer une de ces poupées faisandées, tellement inondées de parfums qu’on se demande quelle