Aller au contenu

Page:Rachilde - Dans le puits, 1918.djvu/254

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dramatique extrêmement énervante, mystérieuse, et cela double la crainte que l’on peut éprouver pour ce qu’il y a derrière. Derrière la dernière porte il y avait du brouillard, des arbres point encore très en feuilles qui me tendaient leurs bras noirs pour m’empêcher d’entrer dans leur ombre, et puis rien de bien distinct. Les chiens, ne me voyant plus, donnaient de la voix férocement. Je m’approchai du mur en terrasse qui flanque la maison du côté de la colline comme un rempart de tranchée. Cachée là, je pouvais attendre et habituer mes yeux au brouillard. Tout là-haut, se détachant sur la blancheur du mur du réservoir, entre le bosquet de noisetier et ce chêne qui, pour prospérer, quand il était jeune, a fendu peu à peu une énorme roche, on apercevait une vague silhouette. C’était celle d’un homme. Il ne s’agissait pas du tout du caprice d’une femme enceinte courant l’aventure du pied tourné dans un éboulis, mais bien d’un personnage indésirable, visiteur de poulaillers ou simplement enjôleur de poule. Quelle cible ! Cette silhouette noire ondulant à peine sur