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Page:Rachilde - Dans le puits, 1918.djvu/77

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tant hors de tous les mondes habités et je recevais des lettres de lui d’une admirable logique optimiste. Je les ai conservées parce qu’il n’a pas de mémoire et que leur lecture me représente un état d’esprit tout à fait curieux : celui du citoyen conscient, sinon désorganisé, qui croit fermement, noblement, à la puissance invincible du droit, de la justice, aussi sans doute des immortels principes : « Tout allait bien !… » « C’était le moment !… » « Qu’on n’avait pas choisi, mais dont il fallait profiter ! » « Union sacrée. » « Chant de la Marseillaise, lequel, enfin, devenait le chant national… même pour ceux qui n’aimaient pas les manifestations. » « Admirable et simple tenue de Robert. » (Il admirait son gendre ! Ça, pour un moment… oui… c’en était un !)

Moi, je répondais par mes ordinaires idées subversives, car je n’ai pas confiance dans les choses normales dans un désordre, même organisé. Je songeais aux suites, aux mauvais utopistes de l’idée trop libre[1]. Il paraît

  1. La débâcle russe prédite !