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Page:Rachilde - Dans le puits, 1918.djvu/95

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Puçonneau a l’air d’un ramoneur effronté et Souriceau d’une limace angora, tellement elle est insaisissable. Mangez bien aujourd’hui. Demain… on ne sait pas ! C’est la guerre… »

Après, je nettoierai ma basse-cour, les mains sans gants, les pieds dans les sabots, déclarés légers, qui sont si lourds, avec ma robe déjà ourlée de boue. Rien ne m’est plus pénible que le brossage perpétuel des vêtements, toujours garnis de terre en grelots ! Ah ! le pays des sept costumes et des treize bonnets… quand le reverrai-je ? Et quand retrouverai-je mon Alice, fringante et mince, soubrette de Molière, allante et vive comme une mésange (dont elle possède la petite tête coiffée de brun lisse), têtue, d’ailleurs, mais spirituelle comme un gamin de Paris, aux réflexions si drôles quand on éteint les rampes de gaz du mardi ! Où sont les mardis du Mercure de France ? Alice mettant le couvert du thé, pendant que l’extra la regarde, soixante ou quatre-vingts tasses, dressant les petits fours jolis comme des fleurs, sur les compotiers, et les fleurs, d’odeurs savoureuses, des jacinthes charnues