Page:Rachilde - L’Amazone rouge, 1931.djvu/123

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introduisit le canon entre les dents de la redoutable machine le plus doucement possible, en levier. Le piège s’ouvrit et Garillac, avec un rugissement de joie ou de douleur, en retira sa jambe.

— Ah ! s’écria-t-il, dans un élan de comique reconnaissance, je vais vous donner mes deux lapins pour la peine, monsieur le Marquis, et vous partagerez avec Mademoiselle.

Roland de Malet ne put s’empêcher de rire.

— Allons ! Ne perds pas ton temps à chercher tes lapins, mon drôle, lui répondit-il gaiement, et détale si tu peux, car nous sommes ici trois en contravention et c’est au moins deux de trop !

À la grande stupeur des deux jeunes gens, de trop dans la contravention, Garillac, après avoir ramassé un carnier derrière l’arbre qui l’avait jusqu’ici masqué aux témoins de son aventure, s’éloigna d’abord à cloche-pied, puis se mit à ramper entre les taillis et enfin se volati-