Page:Rachilde - L’Amazone rouge, 1931.djvu/128

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lucide, régnait la plus merveilleuse lumière.

Là-bas, très loin, pointant dans les massifs d’un parc pris dans la forêt, on devinait les tourelles d’un château qui avait l’aspect d’un joujou posé là pour distraire l’œil que cette grande solitude aurait pu attrister. Au premier plan, au centre de cette grande clairière battue de tous les vents, un chêne colossal tendait ses bras tordus, broyé par la tempête, il exhibait une plaie béante, à moitié éventré par on ne savait quelle arme de géant.

Les deux chevaux, sagement rangés côte à côte, Roland de Malet gardant leurs brides sous son bras, se poussaient de temps en temps amicalement du nez.

— Mademoiselle Félia, je vous supplie de ne pas me faire l’injure de croire que j’abuse de la circonstance, murmure Roland avec le naïf égoïsme de tous les amoureux. Cependant, nous sommes très bien placés pour une explication : vous apercevez, n’est-ce pas, les tourelles en