Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/115

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donc obligé de continuer à dîner chez elle pour ne pas tout perdre, femme et argent.

Il espérait toujours finir honorablement ce rêve libertin par le réveil du mariage. Dans la vie quotidienne, le désir des grandes situations romanesques tient moins de place que les petites exploitations domestiques. Tel qui n’a pas l’envergure d’une sérieuse culpabilité se laisse aller à respirer volontiers le parfum du crime des autres et cette diablesse de duchesse brune, à la fois jolie et laide, vieille et jeune, fruit mûr ou vénéneux, conservait pour le professeur désembourgeoisé le piment d’une bonne fortune inavouable. Il resta… l’intendant.

En courant dans les villes d’eau, les plages et les palaces à la recherche de sensations neuves ou d’un coin propice aux réformes de son budget, la duchesse rencontra un médecin. Celui-là était plus jeune que le premier soupirant, plus ignorant, très snob et très fat. Lionnelle se moqua de lui quand il lui offrit de s’attacher à sa noble personne.

— Par où ? lui demanda-t-elle tranquillement.

Révolté de tant de cynisme, le docteur Paul