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Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/134

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Le tonnerre éclatait par ce beau temps calme et cela devenait très embarrassant.

— Madame la duchesse, fit respectueusement Stephen-Eros exagérant sa courtoisie coutumière, m’est avis que nous sommes allés trop loin. Retournons.

— Ben, quoi ! mon Jésus de cire, dit la vieille en riant d’un petit rire à la fois sceptique et gras, je ne veux pas te faire de peine. J’ai du bon lait pour ta bonne amie, du lait de chèvre qui les rend toutes amoureuses ; et pour toi, que dirais-tu d’un marc, nature, tel que feu Napoléon n’en a jamais goûté ?

Lionnelle pouffa. Ce fut plus fort qu’elle.

— Ah ! ça, c’est trop drôle ! On dirait du théâtre libre dans un théâtre de verdure ! Mais oui, justement, moi, j’ai soif… et Vous aussi, Stephen, en attendant le dîner ! Madame est de si bonne volonté qu’elle nous donnera peut-être des renseignements sur… la maison du… enfin la maison voisine.

Résolument et serrant son manteau de loutre tout uni, qu’attachait au col une agrafe d’opale sertie de brillants, Mme de Montjoie pénétra dans la caverne qu’elle découvrit beaucoup plus vaste et plus sombre qu’elle ne l’au-