Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/170

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teaux-là… j’ai horreur de me casser la figure inutilement. Je me suis déjà cassé une dent en séparant deux camarades qui se battaient pour un lièvre mort… et il m’a fallu les assommer tous les deux, histoire de les calmer… Je ne vais pas risquer encore mes mâchoires dans une course… que je peux faire à pied.

— Espèce d’ours, si je monte dans ce bateau, vous pouvez m’y suivre, je pense. Mon chauffeur est très prudent.

— Est-ce qu’il fait des chansons, celui-là ? riposta l’ours qui n’hésita pas à laisser tomber sa pierre, de toute sa hauteur.

Mme de Montjoie éclata de rire.

— Comme vous avez de la mémoire ! Non, mon chauffeur n’est pas un poète, Dieu merci. C’est un simple garçon qui gagne bien sa vie chez moi, car je suis aussi capable que vous de courir la nuit, toute la nuit. Tenez, voici une pèche à point.

— En effet, ça ressemble à une pêche. Merci. Depuis que je mange dans des boîtes à surprises, ça va me changer les idées, comme vous dites. Je ne veux pas monter en auto avec vous. Non et non, madame la duchesse.

Simon-dit-le-Braco qui assomme ses ca-