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Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/93

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seuil du salon chinois… Durant sa course, les bras très blancs, dont les manches légères et larges s’envolaient sous la brise, traînaient le long des arbustes, les effleurant avec un aspect d’ailes brisées… Une nuit d’amour si calme avait-elle donc suffi pour les abattre ?…

— Monsieur ! Mon commandant ! Le prisonnier a fait du tapage. Il n’était pas encore assez gris, puisqu’il s’est réveillé en demandant du marc de la Cloche. Nous n’avons pas de cette liqueur ici. Si tu permettais, mon commandant, on pourrait lui donner une bonne dose de pavot. Ni vu ni connu, il ne se souviendra de rien.

Paul de Sardres recula, semblant frappé au visage par le son de cette voix, respectueusement canaille.

— Non, fit-il, les traits crispés dans une horrible perplexité. Je te le défends !

— Alors, quoi ? Mon commandant voudrait-il lui rendre sa femme ? C’est qu’il y pense, après son marc de la Cloche.

Dans l’ombre du salon chinois où brillait seulement le brûle-parfum aux braises rouges, le serviteur, sournois et reptilien, portant la livrée du valet de chambre de bonne mai-