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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/120

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Je donnai tous mes biens aux nouveaux époux ; je fis le contrat moi-même, et je ne me réservai qu’un douaire.

Loin de Madge, j’aurais toujours assez pour vivre. Mon père mit une vive opposition à cette manière d’user de ma nouvelle fortune. Je fus inébranlable et le contrat fut laissé intact. À sa lecture, Madge se désola ; elle comprenait vaguement que je voulais être libre de m’en aller de chez elle et non la faire sortir de chez moi.

James, violent comme à l’ordinaire, s’empara de l’écrit pour le mettre en pièces. Il fallut que j’employasse, en quelque sorte, l’ascendant que sa passion me donnait sur lui pour le contraindre à signer. Je ne sais ce qu’il comprit à ce moment-là, mais il eut un regard étrange en signant. Je ne respirai librement que lorsqu’il me fut bien prouvé que mistress Veedil était presque pauvre.

Le matin du mariage, je fis venir Juliette ; je lui donnai mes instructions pour que nous fussions prêtes à partir, toutes deux, le lendemain. Juliette ne pouvait se résoudre à voir la maîtresse de Peddry s’en aller comme