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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/212

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sais… que les vins étrangers lui plaisaient aussi. Tu ne répondais guère, je te voyais de l’usine. Tu marchais très incertaine, souvent tu te cachais derrière l’enfant !… Ce n’est pas bien, un homme si bon, si rempli d’attention… Oh ! que tu seras heureuse avec lui !… À quand la noce ?…

J’étais à la torture, car cette ironie était dans mes sentiments.

James, le bras arrondi au-dessus du coussin, tirait le bonnet de son fils en ne me quittant pas de l’œil.

— Sans compter qu’il te saignera à ta première attaque de nerfs. Te souviens-tu de toutes les sottises que je lui ai dites, le jour où je m’étais brûlé à la fusion !… Que je voudrais lui en dire encore !… C’est fort ennuyeux, de poser en gentleman… Mistress Hortwer, ce sera fort réjouissant de vous voir au temple, installée à côté du pasteur, l’ami de cet excellent médecin. Entre ces gens stupides, vous aurez l’air d’une perle entre les deux coquilles d’une huître.

Malgré toute ma raison, je me détournai pour sourire.

— Tu n’as pas besoin de te tourner ; je sais