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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/99

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chercha une feuille de papier. Je lui en donnai une. Quand il eut terminé, il se renversa avec une aisance parfaite sur le dossier.

— Vous devez me trouver bien hardi, n’est-ce pas, mistress, dans mes passions ? Vous voyez pourtant, que je réussis quelquefois malgré moi.

Il se prit à sourire d’une façon étrange.

— En effet, il sera très singulier d’entrer dans votre famille ; par exemple, d’appeler mistress Veedil, « Ellen », en qualité de beau-frère… Croyez-vous que je me gênerai ? Non !… Vous avez été trop fière, il faut vous humilier un peu.

Il se leva après m’avoir demandé poliment des nouvelles de mon mari et se retira sans rien ajouter pour Madge.

L’ignominie avait-elle été assez grande ! Avais-je assez payé l’honneur de ma sœur !…

Elle vint au-devant de moi dans l’escalier. Je m’enfermai avec elle dans sa chambre ; je lui dis que le misérable avait mis une attente d’un mois pour condition à ce mariage forcé. J’étais tellement exaltée par l’indignation, que je lui aurais dit aussi qu’il avouait en aimer