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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/116

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sur la gloire des guerriers braves, pendant que la reine, une de ses mains ouvertes à plat, l’autre, la droite, élevée, projetant ses poudres, se tient dans l’attitude des prêtresses assyriennes faisant l’offrande aux dieux.

— Je vais danser, dit-elle d’un accent clair.

Les prêtres ont formé aux danses sacrées la jeune fille. Elle sait aussi, la jeune femme, que sa cour est enivrée des contours purs de ses fines jambes en fuseau, et qu’au respect se mêle un rut bestial qu’on ne songe pas à lui cacher parce qu’il est un hommage.

Elle punirait de mort ceux qui ne se prosterneraient point quand elle danse, et elle épargnerait peut-être celui qui la violerait après la danse.

Personne n’ose encore.

On attend que son frère, son époux naturel ordonné par la loi, la déclare vraiment femme, reine ayant le droit de régner.

En attendant, elle a pour jouet d’amour ce seul petit esclave nègre, un enfant, forcé de ne pas dire qu’il est heureux trop tôt et qu’il en meurt…

Voici qu’elle danse.

Au milieu de la place libre laissée sur le