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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/128

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d’ivoire vert, si mort. Ce n’est qu’un objet, pas une chose humaine.

― Guérie… Guérie… (a-t-elle fait comme se répondant à elle même). La seconde fois, je ne serai plus bonne pour le service, ni ni, fini Léonie. Ils m’ont enlevé le morceau avec des pinces. Brrr !… j’en ai ma claque de leur hospice.

Elle est toujours belle inexplicablement. C’est toujours Cléopâtre, et ses lèvres dures distillent toujours le venin de la cruauté. Elle ne rit pas, ne pleure pas, tout lui demeure indifférent.

— Vous n’avez pas la trouille, vous, de grimper mon escalier en plein jour. Quel type !

— Dites-moi, Léonie, vous êtes très malheureuse ici. Où sont donc vos meubles ?

— Les cochons de concierges ont tout vendu pendant que j’étais à la salade. Vous comprenez… je leur devais des tas… la chandelle, le vin, et un terme, puis, le foin, quoi !

Je suis ahuri.

— Qu’est-ce que c’est que la salade et qu’est-ce que c’est que le foin ?