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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/135

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Je redeviens nerveux

Je m’étends sur le lit pensant que je suis sur mon divan, chez moi, à rêver d’elle.

Je continue, impatienté :

— Enfin, combien te faudrait-il pour vivre en repos… le temps de te reposer de ta maladie.

— Me reposer ? Et coucher avec toi, hein ? J’ai idée que ce serait la même chose qu’avec les autres… ça ne serait pas plus reposant.

Elle a un rire sec, odieux.

— Mais je ne tiens pas du tout à coucher avec toi, ma fille.

— Alors ! (elle me toise) qu’est-ce que tu fais ici ?

— Si je te le dis, tu ne saisiras jamais les nuancés… J’ai tout un arc-en-ciel dans l’âme à ton sujet. Des histoires de maboul ? Oui, je l’avoue parce que ce sera plus simple. D’ailleurs c’est peut-être vrai, je ne voudrais pas te causer la moindre terreur et je suis fort triste de ne trouver que la folie pour une explication honnête. Je crois que je t’aime, enfin, comme si tu étais une véritable femme.