Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/152

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souvenir un peu de nos heures de tendresse, dites ?

Je suis assis sur un tabouret et j’ai mis ses pieds sur mes genoux parce que c’est plus commode.

Je m’aperçois que ses pieds sont chaussés de très vilaines pantoufles en drap et qu’elle a marché sur leur contrefort plié. La jambe est jolie, mais le pli du contrefort m’agace.

J’ai une nuance de sévérité pour ajouter :

— Vous n’êtes pas raisonnable, Thilde, de me reprocher une folie qui n’a rien à voir avec… les nôtres.

— Vous manquez de générosité, monsieur Rogès.

— Ma belle chérie, vous manquez aussi d’indulgence. Il y a des récréations qui ne vous plaisent pas, et j’ai su les retrancher de nos jeux particuliers, rien que pour vous être agréable.

Voilà au moins du respect sentant son homme du monde. On ne me traitera pas de voyou, selon l’usage. Je commence à redevenir très bien, très gentil. J’ai idée que notre explication va remettre les choses au point. Je prends, tout bas, la résolution de ne plus