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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/157

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près de trois heures que tu me tiens la coupe si haute…

Ouff ! Ça y est. Nous sommes au mieux. Elle m’embrasse. Cela va se terminer à mon entière satisfaction.

J’ai déjà remarqué que la littérature, peu productive au point de vue argent, nous fournissait des poses plastiques qui seraient bien ridicules sans le panache italien et l’épée en verrouil. On est mal habillé à notre époque, et le chapeau tuyau de poêle ne prédestine pas aux apothéoses. Une phrase vous revêt quelquefois de la couleur locale qui vous sied. De son fauteuil ou de votre tabouret, on gagne des batailles sensuelles fort importantes sans se déranger de sa ligne de correction moderne.

Je suis très partisan du balcon de Roméo ; pourtant, quand il pleut, — et il pleut toujours ce jour-là ! — c’est une fichue opération que de grimper. Moi, je grimpe assis dans l’ascenseur de mon cerveau.

Nous avons été très jeunes, Thilde et moi, ce jour d’explication orageuse. Nous avons oublié le dîner, et elle a prévenu sa