Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/186

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Ce que je sens bien, en ce moment, c’est que je rendrais volontiers le coup de couteau au petit homme.

Nous rentrons par un train bondé. Reine demeure muette, heureusement. Elle a sommeil. J’ai des élancements furieux dans le bras.

À Paris, impossible de trouver une pharmacie ouverte. Il est trop tard.

Je reconduis Reine chez elle.

Avant de disparaître sous le porche de son palais, la princesse se retourne, indifférente.

— Tu es un bon garçon, tu n’as pas gueulé. Bonsoir.

Je crois qu’elle m’estime. C’est toujours ça.

Et je m’en vais me coucher pour avoir la fièvre toute la nuit.

— … Sois belle et sois triste… mais ne frappe pas si fort une autre fois, dis ?