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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/188

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dessus le marché. Voilà beaucoup de grandes dames pour venir voir mourir un pauvre diable d’homme de lettres, lequel, d’ailleurs, se porte à merveille.

Joseph, qui n’a jamais vu ma mère, est sens dessus dessous et se confond en excuses : effet du petit carton timbré.

Moi qui, par hasard, connais cette dame, je m’allonge sur mon divan, et j’essaye de refaire le mort.

J’ai le bras en écharpe, comme à la suite d’un duel sérieux. (Le seul duel sérieux de ma vie !) Depuis quinze jours je me promène ainsi, parce qu’une fièvre de printemps a envenimé le joli coup de couteau de Cléopâtre. Peu s’en est fallu qu’il ne me joue le tour du fameux aspic. Je n’avais pas soigné cela. Un matin, cela s’est mis à me mordre. On a dû chercher un médecin et des fioles. Ce sont les fioles qui m’ont rendu malade. Des amis sont arrivés, compresse perfide ; Andrel a rédigé une note, Massouard a raconté un accident de voiture, et Jules Hector s’est réservé en des phrases hermétiques.

Maintenant le canard vole, vole… On