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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/201

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nos nouveaux chemins de perditions. Elle habite Paris, pourtant, mais… elle est revenue à de meilleurs sentiments.

Elle a vite vieilli.

Elle a maintenant soixante-cinq ans, je crois.

Ma mère l’a parquée dans sa haine froide, lui a fait clore son salon, perdre ses intimes ; elle a éloigné d’elle tous les hommes jeunes et bons pour lui fournir ses propres confesseurs, des vieillards ignorants de toutes les douleurs humaines et qui lui parlent des imaginaires douleurs de l’enfer. On l’a forcée à m’écrire des sottises.

Sa fille la fuit comme on doit fuir le mauvais exemple.

Son gendre ne la connaît même pas.

Elle n’embrassera jamais ses petits-enfants mâles.

Et encore moins ses petits-enfants femelles.

Oh ! le respect de la famille… c’est une belle chose !

Enfin, aujourd’hui, ma mère a pénétré pour la première fois chez moi depuis qu’elle m’a mis à la porte de chez elle.