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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/210

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— Comment savez-vous ?

— On sait toujours ce que l’on veut savoir. Et j’ajoute ceci pour votre gouverne, puisque vous roulez jusqu’à des aventures de ce genre : la fille qui vous a gratifié de ce coup de couteau est sous la surveillance de la police. Il est probable qu’on vous surveille aussi… en haut lieu. Prenez garde !

Je serre brusquement le bras de ma mère. Elle a un mouvement de révolte et d’horreur : non parce que je lui fais mal, mais parce que je la touche, affreuse mortification !

— Voulez-vous me dire tout de suite ce que vous désirez ? Ces manières, genre dernier empire, ne sont plus à la mode, je vous assure.

Ses yeux au ciel :

— Encore vos romans ? Je ne désire rien, Monsieur, que votre guérison. (Et sa voix conserve des notes de cristal de la chapelle des trappistines.) Votre guérison radicale du corps et de l’âme ! La préfecture est là. On peut s’en servir quand on a un enfant tellement dénaturé qu’il oublie de vous faire part de ses accidents de bicyclette. Les détails manquaient dans les journaux. J’ai envoyé