Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/221

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Loulou, c’est comme si le notaire y avait passé. Je ne pense pas m’en aller encore, Dieu merci, cependant, on a pris ses petites précautions de vieille bonne tante qui n’oublie pas que son seul enfant c’est toujours son neveu… Voyons, Loulou, qu’est-ce que tu regardes sur la table ? Tu ne m’écoutes pas.

— Si, ma tante.

Je regarde sur la table de son chevet, entre des fioles pharmaceutiques et des tasses de porcelaine commune, un petit chapelet en perles de Rome, ce que les dévotes appellent une dizaine, moitié bracelet, moitié joujou à prières ; il est là, souvenir diabolique des mille folies de deux amants, plus épris peut-être de voluptés que de véritable amour.

— Fais-moi le plaisir de m’écouter religieusement, Loulou !

La femme autoritaire qui reparaît.

Elle sort de son linceul, et la momie retrouve la parole sous les bandelettes de la dévotion.

— Voilà, j’ai fait un testament. On l’aurait bien trouvé après ma mort, mais je préfère te le dire tout de suite. Je ne t’ai pas ou-