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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/223

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faire proprement. (Je reviens anxieux ; dans une minute, elle aura envie de me calotter.) Ah ! où est-ce que j’en étais ? Le testament ! C’est très drôle, je suis obligée de chercher mes mots comme avec la pince à sucre ! Enfin, j’y suis : Je te lègue (elle appuie sur les syllabes) cinquante mille francs, la moitié de ce que je voulais te donner, et les autres cinquante mille francs à ta mère, parce que le Juif plaidera, lui. Alors, comme je craignais tes étourderies habituelles… j’espère, hein ?… tu saisis bien… Je suis sûre, maintenant, que ta mère plaidera de son côté. Elle veut beaucoup savoir ce que je lui lègue… Tu pourras lui dire, de ma part, que je lui lègue… la permission de défendre tes intérêts. Elle qui aime tant la chicane !…

Je suis écœuré.

C’était bien cela.

— Petite tante, pourquoi voulez-vous me léguer des ors puisque vous savez que je gagne ma vie… exprès pour ne plus rien demander à personne…

— D’abord, je tiens à déshériter ma fille… parce qu’elle est plus riche que moi et qu’elle me déteste ; ensuite, mon gendre est un Juif