Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/231

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animal qui retrouve son maître (je ne dis pas : sa maîtresse).

— Oui, oui ! Cent sous ! C’est extravagant ! Pourquoi pas dix centimes ?

— Quel maboul.

Mais elle restait devant moi comme un autre animal point de la même espèce. Elle flairait le vent, les sourcils un peu froncés, car elle ne plaisante guère, elle, ou ses plaisanteries sont des coups de couteau.

— Je n’ai pas voulu t’envoyer ma maquerelle de concierge parce que…

— Oui, oui !… Je t’aime. Assieds-toi, ôte ta voilette. Tiens, ce coussin sous tes pieds… Tu as remis la robe de notre journée de campagne, c’est délicieux ! Voici du Porto et des biscuits… moi, je suis content pourvu que je boive tes yeux, tu sais ? Tu n’étais pas chez toi, dis, avant-hier ? Oh ! j’ai attendu dans cette loge de concierge une heure mortelle, en face d’une mégère qui me racontait des abominations…

Et j’ai vu descendre de sa chambre, par l’échelle de meunier, un homme, un type, selon son mot, encore tout remué du printemps de son corps.