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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/237

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de prévenances pour Mlle Léonie et vous la servirez comme moi-même.

— Oui, Monsieur. Ah ! vous allez en avoir des ennuis. Votre mère, pardon, Madame la comtesse…

— Il n’y a plus de comtesse, Joseph. Il y a la reine et saluez très bas ou je vous flanque dehors…

Maison mortuaire.

Réception froide. Poignées de mains rares et molles. Je fais scandale. Le plus terrible de tous : le scandale muet. Ma mère a un petit sourire protecteur qui me prouve qu’elle n’a pas encore ouvert le moindre testament ! On cherche. Je suis hermétique…

Des dames âgées, des messieurs graves : on n’est pas triste.

Toujours la réunion d’actionnaires qui déclarent quelqu’un en faillite.

Devant moi, les femmes se reculent en rangeant leurs jupes, les hommes, des commerçants ennemis-nés de ceux qui travaillent dans l’amour au mépris des sentiments de famille, affectent de ne pas me parler. Un seul me tend plus gracieusement la main et cause : le gendre juif. Une