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XIII

NUITS D’ORIENT

— Ô ma Cléopâtre adorée, ma petite esclave, ma reine et ma sœur, surtout ma sœur, pourquoi m’avez-vous reçu en le palais de votre poitrine ? (Je ne dis pas de votre cœur, car, depuis longtemps, votre poitrine est vide ; il n’y réside plus qu’un distributeur automatique de coups sourds, de coups de couteau plongeant, soit en vous-même, soit en les autres.) Pourquoi m’avez-vous laissé aller jusqu’aux mignonnes portes de vos seins, toucher aux boutons luisants de ces portes, si vous n’aviez pas l’intention d’ouvrir, et si vous ne désiriez permettre que l’effraction ? Il me paraît bien inutile de vous