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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/51

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spatulés par l’abus de la sonate, mais très blancs, très harmonieux.

Elle ne fume pas et adore l’odeur du tabac, une anomalie.

— Thilde… pas tout de suite, hein ?

Elle me tend sa bouche, parce qu’elle va s’habiller pour les autres et que, comme elle y met beaucoup plus de soin que si c’était pour moi, elle me fourre en pénitence.

— Enfin, voyons, je prends ma robe mauve, ce soir, tu sais, celle au grand col médicis, il faut être raisonnable pour que je puisse l’attacher tranquille ! Tu es ennuyeux… là…

— Celle avec des cabochons dessus ?

— Oui… oh, pas des masses, une broderie d’améthystes… Tu ne vas pas faire le pantin ?…

Je suis sensé avoir l’horreur du cabochon, faux ou vrai, qui est la mode du jour depuis un siècle, des siècles.

— Pourquoi pas des dents d’ours… tiens, celles de ton piano ?

— Comme si j’étais la femme sauvage.

La bonne entre, et j’assiste à une conférence sur la façon dont il faut envelopper un certain fromage anglais qui doit s’abîmer si