Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/56

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le camp n’importe où au lieu de songer à la ramener chez elle. J’ai de ces bizarreries de caractère. Le Pleyel me fait peur et l’expression de bouche de sa maîtresse aussi.

On s’écrit. Elle me rend mes vingt-cinq francs en me traitant de misérable qui l’a compromise. (Elle n’a pas eu encore le temps de rompre avec l’autre, le ténor.) Je retourne les vingt-cinq francs : gerbe de tubéreuses. Je me mets à ses genoux dans une lettre assez ridicule ou je fulmine contre la musique et parle de tuer le ténor. (Entre temps, dîner fin à la taverne du Panthéon avec Lia Noisey, pour prendre patience ; nous convenons tous les deux que cela n’est pas commode de se voir chez moi plus souvent à cause du mari.) Chez Thilde, reconcert. On me reçoit un jeudi soir. Je suis de très mauvaise humeur à cause du Pleyel. Il ne dit rien quand on ne l’excite pas, cet animal, il tient de la place quand on l’excite. Enfin Thilde accepte des joujoux, des bouquets de violettes passés dans des bagues, des partitions rares, une ceinture qu’elle a vue et que je déniche — ô télépathie. — Le