Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/71

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— Il a le choix des ficelles, murmure Hector mélancolique, et peut-être qu’il a trouvé la bonne. Je ne blâme pas son choix ; je blâmerai plus tôt le ratage de l’exercice que l’on veut faire. Je suis critique, je n’écris pas de livres, je n’oserais pas écrire un livre sur l’amour… cependant, après étude de toutes les philosophies, qui blanchissent surtout en vieillissant, je me demande si ce ne serait pas l’œuvre que je voudrais tenter… oui, un très gros livre à propos de l’amour.

L’idée que Jules Hector, le critique influent, sévère, mais juste, tenterait une histoire de l’amour depuis les temps les plus reculés jusqu’à notre lamentable époque, nous déride

Il rit avec nous et boit un peu de chartreuse.

— Voyons, dit Massouard entêté comme une brute, vous sauteriez aussi ?… Vous qui poussez les gens à se casser les reins.

— Certes, mais beaucoup plus haut que les autres… et il ne faudrait pas que la société me mît des barrières, car je m’approprierais l’objet d’art, en supposant que je le découvre, par tous les moyens possibles,