Aller au contenu

Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

hésite un instant à se faire avaler par la porte d’honneur, herse levée, vous montrant les dents. Là-dessous on n’aperçoit plus son chemin. Derrière soi, le pont se continue vers la ville basse, puis remonte vers la ville haute en s’aidant de la rue de la Pinterie comme d’une canne. On devine vaguement, entre les pointes de la herse, des arbres robustes, de flexibles guirlandes, un peu de nuées gris-rose dans un pan d’azur soyeux, tout le secret de la féodalité ! Branches noueuses de l’arbre généalogique tendues en bras d’athlètes, rameaux souples en tailles longues de princesses… et des ruines, tant de ruines ! Amère désolation des jardins nobles qu’on a fait prisonniers pour les mieux livrer à la curiosité publique.

Pour pénétrer dans ce château, qui appartint primitivement à un seigneur Raoul et qui, maintenant, renferme un singulier musée de la chaussure, il faut s’adresser aux gardiens-concierges, employés du nouveau