Aller au contenu

Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/171

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

chaussons d’enfant. J’ai voulu être libre, mon maître, quoi ! Je préfère ne plus arrondir le magot. Je me moque un peu de devenir un richard parmi les pauvres. J’ai mieux que ça, ici. Je pourrais tenir un siège durant trois ans, ils ne m’auraient jamais les tripes ! Notez que je fournis le pain de la ville et des environs ! La grande roue motrice tourne dans notre dos. Notre lit est juste contre la cloison qui nous en sépare. Qu’un soir, je jette un tronc d’arbre entre les engrenages et j’affame toute la contrée durant une semaine, peut-être un mois, car il faut la croix et la bannière pour réparer ce mécanisme-là qui est tellement à l’ancienne mode que personne ne peut plus rien y comprendre. Ah ! ils connaissent le fer, aujourd’hui… mais ils ne savent plus travailler le bois ! Le bois, ils en font du papier pour le noircir de toutes leurs crasses politiques ! Moi, je m’en ficherais pas mal du cran d’arrêt. J’ai ma provision à la huche. Mon verger donne le cidre. Je