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Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/97

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ciel, grossissait de seconde en seconde pour venir les éclabousser de sa pourpre victorieuse.

Ces hommes décidés, résignés, ne s’occupaient plus des crimes qu’invente la perversité des grandes civilisations. Jeune et faible peuple, ils allaient mourir d’une façon naïve, à la manière des enfants sages qui ne connaissent, de l’existence, que les images des contes merveilleux : honneur, patrie, liberté, et des femmes pleureraient sur eux des larmes d’orgueil, des femmes qui avaient livré jusqu’à leur belle vaisselle de cuivre pour tremper la soupe des enfants sages… Fini le honteux cauchemar de la peur qui rend malade, des ponts d’amour fanfreluchés de papier vert où dansent les amantes infidèles. Fini le duel égoïste d’homme à homme pour l’assouvissement des haines ridicules. Voici que leur venait naturellement l’apothéose, loin des feux de bengale et des applaudissements des poltrons aimant les dangers