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Page:Rachilde - La Jongleuse, 1900.djvu/126

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— Regardez maintenant entre les deux sœurs ? dit Éliante.

Le contour des deux formes vues dos à dos, ne se tenant que par la nuque et les talons, donnait un dessin d’un effroyable obscénité.

Le dragon était certainement victorieux… mais à quel prix !

Léon éclata de rire.

— Elle est jolie votre collection, madame Éliante. Est-ce qu’il y en a encore… de plus raides ?

— Oui, murmura-t-elle d’une voix grave, il y en a qui ne se tournent pas le dos. Voyez !

Elle lui tendit une idole assise sur un trône de jade, supportant le dragon accroupi sur ses épaules et caressant un atroce petit bonhomme ayant bien plus la physionomie d’un singe que d’un humain.

— Celle-ci est une prêtresse en train d’officier. Vous pouvez la regarder dans tous les sens que vous voudrez, elle… est occupée partout.

Léon ahuri contemplait la prêtresse :

— Mon Éliante, c’est infâme ! Dire qu’on a massacré de pauvres diables d’éléphants pour en torturer les défenses de la sorte ! (Il ajouta, les sourcils froncés.) Pourquoi donc Mademoiselle Tchun-meï vous ressemble-t-elle ? Et aussi l’une des sœurs jumelles ?