Page:Rachilde - La Jongleuse, 1900.djvu/206

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vante, mais que j’ai eu le tort de ne pas savoir écrire moi-même.

Quand viens-tu ?

Éliante Donalger.

P.-S. — Je te supplie de faire le Monsieur correct, j’ai un jour, ne l’oublie pas ! »

« Non, je ne peux pas vivre ainsi, Éliante ! Voilà que c’est moi qui mens, qui jongle ! Vous en avez un aplomb !

À distance, vous vous arrangez de façon à me prouver que vous êtes une petite fille malade, pleurant d’amour dans un coin, et quand je vais vous voir, à vos jours, je trouve une belle Madame très digne, qui me propose sa nièce en mariage !

Et puis, il y a le décor ! Vous me montez des bateaux californiens ! Vous êtes un peu trop riche.

Vous me laissez le temps de la réflexion, alors je creuse mon sujet, j’étudie ma fièvre, — car j’ai la fièvre, — et je découvre que vos jongleries me font l’effet de coquetteries de vieille femme qui a peur de se livrer… sans chemise ! Vous vous entourez d’un tel luxe de précautions que je finis par me demander ce qu’il y a