Aller au contenu

Page:Rachilde - La Jongleuse, 1900.djvu/229

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Cela n’a aucune importance ! (Elle se frappa le front gaiement.) C’est qu’il y a une petite formalité à remplir. Il va vous falloir demander quelqu’un en mariage…

Il ne l’écoutait pas du tout, la contemplant silencieusement, tout heureux, lui, de la retrouver son Éliante d’amour.

— Fichtre ! dit-il enfin, vous êtes belle aujourd’hui. Ça dépasse la permission ! Mais que raconter pour le manchon… celui de la dame de quarante ans ?

Et il cligna de l’œil, mi-ébloui, mi-railleur.

— Mon oncle, cria Éliante de toutes les forces de sa voix chantante, Monsieur, que je suis allée voir hier pour ce que vous savez, me rapporte mon manchon et vient vous demander, sans doute, la permission de… faire sa cour, car, enfin, c’est vous le chef de famille.

Léon sortit de son extase, fronça les sourcils.

— Hein ? Que signifie cette nouvelle jonglerie de salon ?

— Elle a raconté naturellement les mêmes histoires à son petit oncle, murmura Éliante, baissant la voix et haussant imperceptiblement les épaules. Qu’est-ce que vous voulez, Léon, je n’y peux rien… nous sommes les victimes d’une fatalité… et comme il est formaliste, il est capable de vous mettre en demeure… de