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Page:Rachilde - La Jongleuse, 1900.djvu/231

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nouveau venu chez nous, et, malgré que votre demande m’honore infiniment, je désire y réfléchir. Vous avez vingt-trois ans, je crois, notre petite Marie n’est pas pressée de son côté. D’autre part, j’ignore votre situation, mais puisque vous plaisez à ma belle-sœur, je consens à vous avouer que… vous avez des chances… Il reste la demande de votre famille. Je l’attends… Ce qu’Éliante décidera en dernier ressort… Nous aurons le chagrin de nous séparer de Marie… le plus tard possible…

Et s’en étant sorti à son honneur, le vieux diplomate exécuta une retraite savante. Il prit son verre, salua d’un petit air de tête bienveillant.

— Allons ! Allons ! je vous laisse, vous devez avoir des affaires sérieuses à régler ensemble. Depuis longtemps j’ai donné plein pouvoir à Mme Donalger en ce qui concerne sa nièce.

Quand il fut parti, Léon, complètement suffoqué, leva les bras.

— Du diable si je saisis ce qu’il a voulu dire, ce vieux fou !

Éliante pouffait. La créole, d’un mouvement souple se jeta sur le tapis de son salon, où elle eut un bond de panthère en gaieté.

— Ah ! que c’est drôle ! Le drame hier, le vaudeville aujourd’hui ! Je savais bien, moi, que