Page:Rachilde - La Jongleuse, 1900.djvu/250

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XI

Éliante Donalger était assise sur le devant de la loge, seule, et quand il entra, elle leva l’écran, sans se retourner. Elle n’attendait que lui.

Elle paraissait réellement étrange, ce soir-là, cette femme, dans sa robe de gaze noire, une blouse parlant du col et descendant aux talons, toute droite, toute unie, mais formée de mille plis qui s’enflaient à ses moindres mouvements, se déplaçaient avec l’air, se diluaient comme des nuages autour d’elle. Sur son casque de cheveux noirs, se nichaient trois petits oiseaux des tropiques, lesquels semblaient noués vivants dans des coques de satin rouge, tendaient leur bec amoureux ou cruel, en épines de fleurs. Ce diadème léger était fixé par une épingle merveilleuse, une opale sertie d’émeraudes, si lourdes, les pierres, que l’épingle glissait continuellement des cheveux, au lieu de retenir le chapeau.