je lutterai… nous lutterons… J’ai une existence trop oisive, je vais bêcher mes plates-bandes, semer des radis ! Oh ! je comprends que tu m’as bien aimé pour brûler la comtesse… ma belle jalouse, j’ai oublié ta faute, va, tu es vengée à ton tour !
Ils visitèrent le logis, secouant les tentures, d’où tombaient des masses d’araignées velues.
— Cela sent le moisi ! répétait le baron, s’éloignant de ces bêtes avec une horreur superstitieuse.
Sa chambre à coucher, faisant face à la forêt, était tapissée de vieux lampas brun encadré de bois sculpté, et des grisailles, douloureusement monotones, ornaient les meubles.
— Je voudrais dormir un peu ; le chemin de fer m’a fatigué, dit le baron, les jambes molles.
Elle le laissa chez lui pour aller arranger un pavillon qu’elle voulait habiter, à l’autre bout de la maison.
Leur vie d’été débuta par une violente rechute du monomane, il s’était lancé à la poursuite d’une petite fille de huit ans qui avait eu la vilaine idée de lui faire une grimace. Le jardinier, indigné, la lui ôta juste à temps et accabla de grossièretés ce maître perverti.
Mary, toujours calme, prononça des phrases vagues.
— Soyez patients, il est malade !
En attendant, le baron n’avait plus d’appétit, plus de graisse et s’exténuait dans ses multiples rages d’amour. Le docteur se grattait le menton, le sen-