Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/15

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Il feuilletait mes papiers personnels ; je reconnus, dans ses doigts, mon certificat d’études et mon livret du dernier bord.

— Vous aviez une mauvaise tête, paraît-il ?

Là ! Nous y étions… l’histoire de ma chicane avec le second machiniste, le fameux jour où j’avais été si tellement en ribote. Dire que pour un jour de noce on nous le reproche toute la vie.

— C’est possible, mon commandant, quand je suis un peu pris de boisson. La chose n’a pas été plus loin qu’un coup de cordage. Le camarade a reconnu qu’il était aussi saoul que moi. Nous revenions de loin, et, dame, vous comprenez, on allait voir des personnes du sexe. Sans vous offenser, cela vous met toujours le feu quelque part. On m’a flanqué de la cale plus que ça ne le méritait ; (j’ajoutai, tout de suite, me mordant la langue), on a été juste, quoi.

— Bien, bien, fit le petit sec. Voici les papiers. Ils sont en règle. Vous rejoindrez votre poste dès demain. À propos, celui que vous