Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/154

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vais encore au catéchisme de persévérance, Monsieur.

— L’un n’empêche pas l’autre.

— Faudrait se connaître… répondit-elle froidement.

Elle saisissait tout de suite, en effet.

Mais non ! elle était vraiment trop jeune. Je pouvais pas l’épouser. Je ne pouvais pas… c’était trop bête de se laisser tenter inutilement.

— Voyons, Mademoiselle, consultez-vous… ce n’est que pour plaisanter… puisque je ne suis pas d’ici…

Elle loucha un instant du côté de la maison, puis elle se pencha :

— Vous me donneriez une croix d’or, une vraie croix d’or, comme c’est de mode entre amoureux, hein ?

— Très volontiers !

Nous plaisantions toujours, pourtant il faisait trop sombre sous ce hangar.

On entendait du beurre grésiller dans la poêle de la tante, qui ne s’occupait pas de nous.