Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

aussi j’avais mon système… C’était de me montrer poli comme tout.

Le dîner fut excellent. Je me régalai, l’appétit me revenant. Les pommes au lard vous avaient un petit goût de roussi, et le fromage, très frais, sentait sa crème.

La tante trottait ferme, allait, virait, pleine d’attention, heureuse, pauvre femme aveugle qui entrevoit le soleil luisant d’une pièce jaune.

La petite pouffait dès que la vieille tournait les talons et me dévisageait, ses yeux dans mes yeux, si effrontément que j’en avais peur. Elle semblait un petit animal exaspéré par quelqu’un lui pinçant la peau, en dessous.

Pour moi, je ne la pinçais pas, bien honnête à côté d’elle et seulement attentif à lui servir à boire.

J’aurais vraiment bien aimé coucher dans cette maison ! La vieille m’expliqua qu’on se trouvait trop à l’étroit et que leur vache habitait l’ancienne chambre qu’on pouvait louer.

— De l’autre côté du faubourg, vous rencon-