Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/231

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

De vrai, fallait se rendre compte du dehors pour en noter le rapport à la marine. Une seule pierre arrachée de cette colonne fabuleuse pouvait la livrer tout entière aux assauts de l’Océan, et nous nous effondrions comme un simple château de cartes.

Pendu au bout de mon filin, je sautillais grotesquement, petit polichinelle tournant sa ronde autour d’un clocher. Entre mes pieds nus crispés sur les crampons, j’apercevais une étoffe de soie déployée, ou tout près ou très loin, mais si jolie, si chatoyante à contempler, que l’irrésistible désir vous venait de se laisser choir dessus. Le vent ronronnait, m’entrant des chatouilles dans le cou et dans les oreilles. Maintenant que la bête hurleuse avait dévoré tout le monde, elle nous caressait, très tendre, nous demandait pardon.

Je constatai qu’en effet la cinquième meurtrière était entamée. Le coin de son cadre de pierre ne tenait plus. En y appuyant le genou, je fis tomber un moellon et tout un paquet de