Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/44

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ayant péri d’accident, c’était le dernier palier, un trou ovale chaud comme un four, à cause de son voisinage avec les lampes. On ne distinguait rien. Tout était rouge, d’un rouge sombre endeuillé de temps à autre par le passage des disques régulateurs surélevant les mèches.

Là, j’avais mon lit, deux matelas de varech sur deux X de fer, une paire de draps de toile bise, trois couvertures dont une goudronnée, mes hardes encore trempées, quelques paperasses et des livres.

Au-dessus de mon lit, par coquetterie de jeune homme qui n’est pas… manchot, je piquai la photographie d’une mauresque que j’avais connue au cours de mon temps de cabotage, là-bas. Je respirai un peu dans cet enfer, et je me mis à noter mes premières impressions sur mon carnet de bord. On m’avait bien dit que c’était pas nécessaire, mais que, le vieux ayant perdu la notion de l’écriture, il serait bon de mentionner des choses graves : le nombre des vaisseaux passant au large, leur pavillon et