Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/50

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— Ben, camarade, le vent s’attache ! Nous allons donc veiller tous les deux pour ce premier soir ?

Il ne répondit rien.

La voix de femme le suivait. J’entendis un morceau de chanson à mener Satan au cimetière, et en me fourrant le petit doigt dans le tympan, histoire de me le déboucher, car sans doute je conservais un cauchemar, au fond, j’ajoutai :

— Y a donc du sexe ici ? La bonne farce. Si la marine s’en doutait… Présentez-moi à la patronne. Je refuse pas de lui causer un peu, vous savez !

Et je voulus rire.

Il se tourna, dodelinant sa sacrée tête de moribonde.

C’était lui qui chantait !…

Je fus debout comme sous un coup de poing…

Oui, c’était le vieux Mathurin Barnabas, le gardien-chef du phare d’Ar-Men qui chantait