Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/59

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ordre, se dandinant, se promenant, toujours sa chanson aux lèvres. Un bien gentil refrain de demoiselle qui crève piétinée sous les sabots d’un mauvais gars.

Il mettait ses cheveux, deux longues mèches qui pendaient en oreilles d’épagneul, des poils blonds, ma foi, et il sortait sa plus belle voix de biniou.

Je pensais :

— C’est un vieux qui a des manies, mais ça ne l’empêche pas d’être d’attaque.

Il ne laissait rien péricliter. Le phare était, en haut, tenu comme une salle de bal.

Dans le bas, par exemple, ça ne regardait plus la marine, et ça restait d’une saleté indienne. S’il ramassait soigneusement ses miettes de pain (voire même ses crachats, avec les doigts, sans y faire attention), il ne balayait pas tous les dimanches, et on trouvait les pires ordures dans les coins. Son habitude, la plus propre, d’aller, pour ses besoins, contre la porte, communiquait des odeurs à ce qu’on mangeait.