Page:Rachilde - Le Démon de l’absurde, 1894.djvu/173

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À Laurent Tailhade.

LA PANTHÈRE

Des souterrains du cirque monta lentement la cage, entraînant avec elle comme un épais morceau de nuit, et, quand s’en ouvrirent les grilles aux resplendissantes clartés des cieux, la bête, trouvant subitement sous ses pas le manteau d’or, taché de pourpre, du sable des arènes, s’exalta dans la lumière et se crut déesse. Jeune, vêtue du deuil royal des panthères noires, portant, le long de ses membres engaînés si exactement, quelques énormes topazes disséminées, elle dardait l’œil pur et fixe de celles qui n’ont encore contemplé, au