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Page:Rachilde - Le Démon de l’absurde, 1894.djvu/32

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l’homme. Puis l’amour vous fait beau ! (Elle lui caresse le menton.) Tu pourras redemander la glace de ton cabinet de toilette !…

l’épouvanté (se dressant avec un geste d’effroi) : La glace de mon cabinet de toilette !… Mon Dieu ! des femmes, des jeunes filles, des créatures qui ont toutes au fond des yeux des reflets de miroirs… Ma mère ! Vous voulez me tuer…

la mère (étonnée) : Quoi ! Encore des idées à propos des miroirs ! C’est donc sérieux, cette manie ? Ma parole, il a fini par s’imaginer qu’il était laid. (Elle rit.)

l’épouvanté (jetant un regard furtif derrière lui, du côté de la psyché que la lune éclaire lointainement) : Maman, je vous en prie, abandonnons cette discussion. Non, mon physique n’est pas en jeu… Il y a des causes morales… Mon Dieu ! Vous voyez bien que j’étouffe !… Est-ce que vous comprendriez !… Oh ! depuis huit jours, c’est une persécution incessante ! Vous m’accablez ! Non, je ne suis