Page:Rachilde - Le Démon de l’absurde, 1894.djvu/9

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Il n’y a d’autre réalité que les choses inventées par une imagination inimitable. Tout le reste est sottise ou erreur. « L’homme vraiment fort est l’homme qui est seul. » Si Rachilde est seule à s’effrayer des miroirs, à contempler dans la gloire du couchant le château hermétique où jamais elle n’entrera, à éprouver les affres de la mort pour une dent arrachée, c’est qu’elle voit plus loin que nous. Le maître de l’absurde est entré dans nos corps, selon la permission de Jésus, et notre vue s’est obscurcie. Si les contes de Rachilde paraissent absurdes au démon nommé « Légion », nous serons certains qu’ils contiennent une part d’inappréciable vérité.

Toutes choses ont entre elles des rapports. Quand nous saisissons leurs rapports de position, nous les classons suivant la cause et l’effet. Quand nous les concevons selon leurs relations de ressemblance et de grandeur, nous les classons suivant les idées logiques de notre esprit. Ces notions étant