Page:Rachilde - Le Dessous, 1904.djvu/168

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

jaillit de son poing fermé qu’il mit sous le menton du jeune homme.

— Regarde cela, Monsieur ! rugit Fulbert.

— Quoi, cela, tu es fou ! soupira Marcus, détournant la tête.

— Je te dis de regarder cela ou de me regarder en face. Choisis !

Marcus, chose étrange, préféra regarder ce qu’on lui montrait, le poing tendu.

C’était un bracelet d’argent sur lequel on lisait en lettres de turquoises : Marcus est à Fulbert.

— Si pauvre que je puisse être, je ne l’ai pas encore… lavé.

— Eh bien, répliqua Marcus, haussant les épaules, ça prouve que les turquoises sont fausses. Tu n’en aurais jamais eu de quoi fleurir le corsage de ta maîtresse, mon cher. Rends-le-moi, dis ? Ces enfantillages-là sont quelquefois encombrants pour l’avenir.

Fulbert jeta le bracelet à ses pieds et l’écrasa sous le seul poids de son talon nu.

— Va le ramasser dans la boue, si tu le veux. Oui, tu as une turquoise fausse à la place du cœur, je le savais déjà. Allons, tant mieux. Me voici libre et toi aussi. Tu n’auras plus peur de moi. Au fond, c’est ça que tu venais chercher,